« Ascenseur pour le potager », un film-recherche sur l’agriculture urbaine
16 mai 2018 Par Olivier BoriesDans le cadre d’un programme de recherche en interdisciplinarité au sein de l’UMR CNRS LISST Dynamiques Rurales et d’un partenariat avec la clinique Pasteur, Olivier Bories et Jean-Pascal Fontorbes ont filmé cette nouvelle façon d’introduire l’agriculture en ville.
Les agricultures urbaines se développent partout dans les agglomérations. Elles agissent sur la fabrication d’une ville jardinée et réactivent l’utopie d’une autosuffisance alimentaire. La plupart se saisissent des terres fertiles interstitielles épargnées par l’artificialisation. D’autres opérations innovantes s’emparent de nouveaux espaces. Ces agricultures urbaines s’installent dans les sous-sols ou sur les toits pour conquérir un nouveau foncier. En 2013 la Clinique Pasteur à Toulouse installe sur son toit le plus grand jardin potager suspendu français. 200 jardinières pour une surface potagère de 500 m2 recouvrent la toiture de cet établissement de santé activement engagé dans le développement durable. Le jardin potager permet de récolter chaque année plus de 400 kilos de légumes et de fruits dont profitent les personnels de la clinique mais aussi les patients. La production n’est pas l’unique objectif de l’action potagère. Les intentions des porteurs de l’opération sont aussi sociales, thérapeutiques, environnementales et paysagères.
La bande-annonce du film
Qu’est-ce que le film-recherche ?
Le film-recherche s’intéresse au jardin comme outil réel et symbolique du rapprochement géographique de la ville et de la campagne. Il traite aussi du rapprochement social et des interactions entre les personnes qui ont à voir et à faire avec ce jardin. C’est un voyage sociogéographique audiovisuel dans ce petit espace cultivé en ville sur un toit, à travers les représentations individuelles et collectives de la campagne (et de la nature) mais aussi les plaisirs des contacts, à toucher la terre, à sentir des parfums, à goûter les fruits et les légumes, à faire soi-même, finalement à revivre sa propre campagne en ville. Le film fait une large place aux émotions.
Avec « Ascenseur pour le potager » nous rentrons véritablement à l’intérieur de l’expérience d’agriculture urbaine, puis nous devenons partie prenante de l’expérience. Nous avons filmé de façon « buissonnière » c’est à dire que les images et les sons sont prélevés et produits dans la déambulation, au fil des pratiques et des interventions des uns et des autres dans le jardin.